
Le Giro delle Dolomiti est une course cyclo-sportive de grande envergure se déroulant dans la province du Tyrol du sud, en Italie, et débutant et se terminant à Bolzano, le chef-lieu de la région. Cet évènement est réparti sur sept jours et inclut six étapes cyclistes à travers les Dolomites et la région de Trentin-Haut-Adige.
Chaque étape comprend une section chronométrée qui donne à cet évènement son aspect compétitif. Les cyclistes ont la possibilité de se mesurer les uns aux autres pour remporter des prix dans diverses catégories (au classement général ou dans les catégories Femme, Junior et Vétéran), ce qui crée un fantastique esprit de compétition parmi les 500 cyclistes du peloton et leur permet de rencontrer de nouvelles personnes.
Le Team Wiggle, avec le secours et l’assistance du Comité de Tourisme du Tyrol du sud, y prit part pour la toute première fois cette année : une équipe composée de cinq cyclistes (Tim Wiggins, Ben Simmons, Andy Shackel, Richard Pearman et Ed Tibbitts) ayant tous pour objectif de terminer la course et de bien rouler, bien entendu !
Aucun de nous ne s’était attaqué au massif des Dolomites avant ; nous ne savions donc pas trop à quoi nous attendre ! Bien sûr, nous étions conscients d’avoir de nombreux sommets et versants à franchir mais dans quelle mesure ? Ça, nous n’en étions pas certains. En tout cas, avec un esprit ouvert et prêts au défi, nous voilà partis direction l’Italie !
Notre histoire débute donc tôt le samedi (25 juillet) matin. Pour résumer : debout aux aurores, mon vélo et mes équipements rangés dans ma housse de vélo Scicon AeroComfort 2.0 TSA, et Ed qui vient me chercher pour aller rejoindre les autres devant les bureaux de Wiggle. Puis taxi direction l’aéroport de Londres Gatwick, vol à destination de Munich puis transfert vers Bolzano et notre hôtel (Hôtel Gantkofel) à Adriana. Déballage rapide de nos affaires, puis en selle direction Bolzano pour aller s’enregistrer. Ensuite, retour à l’hôtel, dîner, et au lit !
Étape 1 – 65,8 km
La première étape ne débuta pas très bien pour le Team Wiggle. Nous pensions tous que le départ était fixé à 8 h mais à notre arrivée, on se rendit compte que les 500 cyclistes du peloton avaient déjà pris la route… à 7 h 30. Oups ! Heureusement, il restait quelques personnes en T-shirt jaune (de l’équipe d’assistance) sur place pour nous venir en aide. Après quelques coups de fil, un véhicule apparut et on nous donna l’instruction de le suivre. Donc, dans un style digne des plus grands professionnels, chacun d’entre nous se positionna derrière ce camion et le suivit de près sur une distance d’environ 18 kilomètres à une moyenne de 40 à 50 km/h, pour rattraper le peloton une demi-heure plus tard. Rien de bien méchant !
Pour la section chronométrée, nous devions nous attaquer à une ascension particulièrement difficile (Schneiderwiesen) et à peine 2 kilomètres après le début du chrono, j’étais déjà cuit ! Certainement à cause de notre rythme acharné pour rattraper le peloton un peu plus tôt. Cette ascension longue, escarpée et étroite nous permit cependant d’apercevoir des paysages extraordinaires. Regroupement au somment pour se rafraîchir et se restaurer, puis une longue descente pour revenir à Bolzano.
Remarque : chaque étape est contrôlée. Ce que je veux dire par là, c’est qu’à tout moment, le peloton doit suivre la voiture de tête. Cela n’est pas le cas pour les sections chronométrées : la voiture se range et les cyclistes s’affrontent pour défendre leur position. Ensuite, une fois que cette section est terminée (habituellement au sommet), la voiture reprend la tête de la course jusqu’à Bolzano.
Étape 2 – 143 km
Cette fois à l’heure (ah, ah, ah !), nous prenons le départ à une allure tranquille et contrôlée. Cette 2ème étape est vallonnée, en ascension quasiment dès le début et jusqu’au col Nigra. Le rythme est soutenu sur les 40 premiers kilomètres avant le regroupement au sommet pour une pause rafraîchissement. Puis les kilomètres et les pentes s’enchaînent mais, sur la route qui nous mène vers les Dolomites, nous pouvons admirer des paysages à couper le souffle.
Le temps passa relativement vite lors de cette deuxième journée, entre des nouvelles rencontres et des moments passés à s’amuser avec les autres membres de l’équipe. La section chronométrée arriva également rapidement. Une nouvelle ascension qui, mon Dieu, fut brutale… une pente incroyablement abrupte et sans fin, si difficile que même ‘Simo’ et Shackel eurent du mal. La ligne d’arrivée n’arriva d’ailleurs pas assez tôt pour moi, j’avais véritablement l’impression de ramper sur les derniers kilomètres. Au final, Tim accomplit une belle performance mais tout comme Ben et Shackel, cette étape fut pour moi très pénible.
Étape 3 – 168 km
La plus longue de toutes les étapes du Giro delle Dolomiti avec 3 passages de cols (le col Sella, le col Pordoi et le col Campolongo) dans les montagnes des Dolomites, à rouler au milieu de formations rocheuses et vallées profondes, des paysages typiques de la région.
Cette journée s’avéra être la meilleure pour moi, pour ce qui est de ma performance cycliste j’entends, car tout se passa bien. Je me sentais relativement fort, à l’aise et heureux. Le Team réalisa d’ailleurs des interviews pendant la course pouvant être visualisées dans la vidéo (en anglais) ci-dessous.
L’ascension finale, le col de Gardena, fut difficile, autant pour moi que pour mes compagnons : la pente était démesurément abrupte ! Malgré cela, cela fut une bonne journée et le rythme fut soutenu lors de la descente vers Bolzano au cours de laquelle Ben, Andy, Tim et moi-même dûmes réaliser un fantastique effort de groupe en contre la montre pour rattraper le peloton : voilà ce que c’est de s’arrêter pour admirer les paysages lors de la descente !
Étape 4 – 63 km
Au programme de la journée, le col du Stelvio. Direction le village de Prato Allo Stelvio donc, après un transfert en bus depuis Bolzano avant le départ de cette 4ème étape. Le col du Stelvio a toujours été sur la liste des ascensions que je souhaitais réaliser au moins une fois dans ma vie ; j’étais donc vraiment heureux de pouvoir enfin m’y attaquer. Le seul problème, c’est qu’à ce moment-là, j’avais un bon gros rhume et que, par conséquent, mon corps et mon mental n’étaient pas prêts pour le défi qui m’attendait.
Aligné sur la ligne de départ, je vis alors que ma roue avant était crevée. Je pus la changer, mais rien à voir avec le début de la 4ème journée que j’avais espéré. Et puis lors de l’ascension, les autres cyclistes commencèrent à me dépasser les uns après les autres, je n’arrivais pas à bien tenir le rythme ou les roues en face de moi. Assez énervé, mais j’étais là pour rouler alors je poursuivis mon chemin en essayant de prendre autant de plaisir que possible pendant la course.
Mais en arrivant sur les derniers virages, j’étais complètement épuisé et il ne me restait pas une once d’énergie. Tout ce qu’il me restait à faire, c’était de serrer les dents et d’appuyer sur les pédales avec le peu de force qui me restait. Je dus même m’arrêter à un moment donné pour mettre un gilet car j’avais froid. Ed m’attendait au sommet et ensemble, nous redescendîmes vers la vallée située en Suisse avant de passer de nouveau la frontière en direction de l’Italie et de Prato Allo Stelvio pour le déjeuner, avant un transfert de retour pour Bolzano. Une journée formidable mais un peu en demi-teinte à cause de mon rhume. Je reviendrai…
Étape 5 – 123 km
La 5ème étape nous mena de Bolzano à Fontana Bianca en passant par Passo Castrin. En amont d’une montée progressive et raide, qui débute à environ 35 kilomètres dans la ville de Lana, se trouve un joli lac entouré d’une forêt de pins au vert luxuriant, un endroit idéal pour les randonneurs.
Les 5 derniers kilomètres furent abrupts mais les paysages se profilant devant nous lors de cette ascension sont véritablement spectaculaires. L’occasion d’ailleurs de s’arrêter à divers endroits au cours de la descente pour prendre quelques photos.
Étape 6 – 98 km
Souffrant toujours de mon rhume, je décidai de contempler et d’absorber les paysages lors de ces derniers moments de cyclisme. Lors de la dernière étape, tout comme lors des précédentes, nous devions traverser les vallées en aval de la ville de Bolzano.
Au programme, des ascensions longues et abruptes et peu après le départ, nous faisions face à Passo Laimburg : une ascension sur une distance d’1,5 km, bien connue de la population locale pour ses pentes raides et agressives. Une chose est sûre, elle est à la hauteur de sa réputation. Lorsque les 490 cyclistes toujours en lice s’attaquèrent aux versants inférieurs, le peloton se divisa en différents groupes très rapidement : les plus rapides s’affrontant en tête de course alors que tous les autres s’efforçaient de garder le rythme et de ne pas se faire distancer.
Une fois le sommet franchi, la descente est également très abrupte puis la route est relativement facile jusqu’au point de rafraîchissement à Mezzocorona. À notre arrivée, certains d’entre nous se dirigèrent vers le café pour une pause, en attendant que le peloton passe devant nous. Lorsque ce fut le cas, tout le monde remonta en selle et continua à rouler en groupe jusqu’à l’arrivée à Bolzano pour la remise des prix.
.
Faits amusants
- Ben était dégoûté de voir un cycliste allemand rouler en sandales et avec des pédales plates le battre constamment dans les ascensions.
- Les séances ‘décontraction’ après course le long des pistes cyclables.
- Nos sprints pour atteindre le panneau d’entrée dans la ville d’Adriana en première position.
- Notre sortie cycliste lors de la journée de repos et les pauses café dans la magnifique ville de Merano.
Moments forts
- Passer du temps avec les autres cyclistes du team Wiggle, et s’amuser ensemble à la fois pendant et après la course.
- L’Hôtel Gantkofel et leur hospitalité.
- Rouler toute la journée dans un cadre sublime.
- Les paysages lors des ascensions de montagne.
- Revenir plus bronzés que les cyclistes professionnels après un Tour de France.
- La 3ème étape et sa section finale au col du Stelvio.
- Partir en échappée devant ‘Simo’ et Shackel lors de l’étape 6, à l’arrivée dans la ville de Caldaro !
Moments que je souhaiterais oublier
- Rater le début de la première étape.
- Mon rhume (à partir de la 3ème étape et sur les suivantes).
- Porter des chaussettes trop courtes.
- Les petit-déjeuners à 6 h 15 pour un départ à 6 h 45 pour Bolzano.
- Un petit-déjeuner encore plus matinal avant la 4ème étape et une crevaison juste au moment de prendre le départ.
Rétrospectivement
J’ai beaucoup apprécié de rouler en compagnie des autres membres du Team Wiggle et cela m’a rappelé l’époque où j’allais en Irlande pour participer au Ras en équipe. Vous apprenez beaucoup de choses sur vos co-équipiers au fil des jours, sur ce qui les motive, etc.
Pour moi, la meilleure journée fut celle de la 3ème étape. Tout s’est bien passé : la météo était parfaite, mes jambes n’étaient pas encore fatiguées et les paysages étaient tout simplement extraordinaires. Une journée idéale pour être en selle et rouler en groupe, à profiter des magnifiques cols de montagne et vallées se profilant sur notre chemin
.
La pire journée, par contre, fut sans aucun doute celle de la 4ème étape. S’attaquer au légendaire col du Stelvio fut particulièrement pénible et je ne pus pas en profiter autant que je l’avais souhaité à cause d’un rhume que j’avais attrapé la nuit précédente et qui m’avait envahi tout le corps. Tout me paraissait lent, difficile et douloureux. Je me suis senti vraiment mal une fois arrivé au sommet, et j’étais soulagé de savoir que la ligne d’arrivée n’étaient plus si loin.
L’évènement est extrêmement bien organisé. Les déjeuners étaient abondants et savoureux, les itinéraires, stupéfiants, les autres participants, conviviaux et l’équipe de soutien (à moto, etc.) nous permit de nous sentir en toute sécurité. Quelques accidents se produisirent mais pour être honnête, il faut s’y attendre avec un groupe de cette taille. Le rythme de la voiture de tête était un peu lent par moments et aurait être un peu plus rapide, je pense, mais permit un meilleur contrôle des cyclistes et une meilleure protection pour chaque participant. Je suppose qu’il vaut mieux que 500 cyclistes roulent ensemble sur une distance d’un kilomètre plutôt que le peloton soit réparti sur 40 ou 50 kilomètres.
Derniers remerciements et recommandations
Pour résumer, cette aventure fut tout simplement stupéfiante. Je ne pourrai jamais assez remercier la région du Tyrol du sud de nous avoir permis, à moi et à mon équipe, de participer au Giro Delle Dolomiti et de profiter de ses magnifiques panoramas. Rouler à travers les Dolomites était difficile mais cela en valait tellement la peine ! Une fois que vous êtes dans les montagnes, les formations rocheuses sont tellement impressionnantes, les vallées tellement belles et les paysages tellement splendides. Je comprends maintenant pourquoi cette région est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO !
Je souhaiterai également remercier tout le personnel de l’hôtel Gantkofel pour avoir si bien pris soin de nous et fait en sorte que l’on ne rencontre aucune difficulté au cours de notre séjour. Tous furent très serviables et l’hôtel est parfaitement adapté aux cyclistes.
Si vous souhaitez visiter la région du Tyrol du sud, je vous recommande fortement notre hôtel à Adriana. Vous devrez également vous assurer de visiter la ville de Merano où vous pourrez trouver de fantastiques cafés et d’excellentes boutiques. Enfin, je vous recommanderai de visiter le chef-lieu de région, Bolzano : Ed et moi nous y sommes rendus en train pour notre journée de repos, nous avons visité le centre-ville et avons passé une superbe journée.